La télévision et le sport ont su créer des spectacles qui rassemblent les foules, même si, à des fins idéologiques ou mercantiles, ils y ont souvent mis à mal l’intégrité tant physique que morale. Les gladiateurs sont de retour dans l’arène, et il n’a pas fallu longtemps au cinéma pour s’emparer de ce sujet.

Fabrique de fantasmes ou vecteur d’angoisse, le cinéma n’a jamais cessé de matérialiser notre inconscient. Il nous confronte à un miroir déformant. Même si le reflet y est grossier, il y a toujours, dans l’image qu’il renvoie, une forme troublante de vérité.

De l’extrême violence du sport-spectacle dans Rollerball à la mise en scène des pulsions meurtrières du Prix du danger, les cinéastes n’ont eu de cesse de rêver les limites du show. Dans Videodrome ou Benny’s Video, des réalisateurs incontournables s’interrogent sur le pouvoir de l’image. Meurtre mis en scène et mort réelle s’y confondent.

Parfois, à l’inverse, le spectacle implique non pas de tuer mais de déposséder un personnage de sa vie, ce qui arrive au protagoniste du Truman Show.

Cinéma bis, d’exploitation ou de répertoire, la thématique d’un spectacle morbide, criminel et amoral aura inspiré des auteurs de tous horizons. C’est un panel de ces œuvres liées par un même questionnement que nous vous proposons dans cette rétrospective “The Show Must Go On”.

En préfiguration de l’événement “Strasbourg Capitale mondiale du livre – Unesco”, le festival propose une soirée dédiée à Edgar Allan Poe, poète du macabre, figure de proue du romantisme américain, auteur d’une œuvre considérable dans les genres du fantastique, de la science-fiction et du roman policier, en dépit du fait qu’ilest décédé à l’âge de 40 ans.

Un double programme composé de coproductions franco-italiennes permettra de se replonger dans l’œuvre d’Edgar Poe, avec Danse macabre d’Antonio Margheriti, artisan prolifique de la série B italienne, ainsi que Histoires extraordinaires, film à sketches adaptant des nouvelles de Poe et réalisé par Roger Vadim, Louis Malle et Federico Fellini.

Amis du mauvais goût, des faux raccords et des doublages qui font siffler les oreilles, cette soirée est pour vous !

Faux James Bond philippin, revenge movie américain, crises de jalousie à l’ère préhistorique, le menu de cette nouvelle Nuit excentrique, concoctée par la très estimable Cinémathèque française, s’annonce copieux !

Comme toujours, ces trois films seront diffusés en pellicule 35 mm et seront agrémentés de deux programmes de bandes annonces et d’un petit déjeuner pour les téméraires qui auront tenu jusqu’au bout de la nuit…