ARCHIVES 2012
Compétition internationale fantastique
Octopus d’or
Sound of My Voice
Méliès d’argent
Insensibles
Mention spéciale du Jury
Excision
Prix du public
Grabbers
Compétition courts-métrages
Octopus d’or
The Last Bus
Méliès d’argent
The Bird Spider
Prix du Jury
Le Vivier
Prix du public
The Bird Spider
Prix du Jury Jeune
The Last Bus
Mention Spéciale
A Curious Conjunction of Coincidences
Mention Spéciale
The Island Keeper
Ouverture / Clôture
Robot and Frank
Safety Not Guaranteed
Compétition internationale fantastique
Antiviral
Doomsday Book
Eddie, The Sleepwalking Cannibal
Excision
Grabbers
Insensibles
Le mur invisible
Resolution
Sound of My Voice
Storage 24
The Pact
Victimes
When the Lights Went Out
Compétition Crossovers
The Fourth Dimension
Jack and Diane
Jackpot
La Chispa de la Vida
Scalene
Midnight Movies
The Aggression Scale
Bag of Bones
Cockneys vs. Zombies
Game of Werewolves
Iron Sky
New Kids Nitro
V/H/S
Documentaires
Séances spéciales
Elfie Hopkins
Maniac
RA.One
Le petit Gruffalo
Compétition internationale
A Curious Conjunction of Coincidences
The Best Pickpocket in the World
The Bird Spider
Blinky™
The Captured Bird
The Halloween Kid
The Last Bus
Motorhome
La mystérieuse disparition de Robert Ebb
Tram
Compétition Made in France
La Bifle
Emergence
The Island Keeper
La ville est calme
La vitesse du passé
Le vivier
Michael Powell and Emeric Pressburger
SPLENDOR IN THE PAST
Michael Powell (1905-1990) et Emeric Pressburger (1902-1988) ont formé une des collaborations les plus créatives de l’histoire du cinéma. Ils ont travaillé sous la bannière « The Archers », fondée pour développer leur art sans interférence. Leurs meilleurs films ont été tournés entre 1940 et 1951, incluant outre ceux de notre sélection, des classiques tels que The Life and Death of Colonel Blimp (1943) et A Canterbury Tale (1944). Si Powell avait le fauteuil de réalisateur et Emeric écrivait généralement les histoires et les dialogues, leur fameuse mais peu comprise dénomination, « Produit, écrit et réalisé par Michael Powell et Emeric Pressburger », témoignait des liens étroits qui liaient tous les aspects de leur travail. Leur collaboration prenait ses racines dans un fertile croisement de talents et de cultures entre des hommes aux passés et aux tempéraments différents : un juif hongrois discret qui avait fuit Berlin sous Hitler et l’extraverti Powell, gentlemen du Kent, quintessence de l’Anglais. Ils étaient des artistes non conformistes, très loin du réalisme anglais de leur époque. Ils ont fait des films à la magie visuelle – emprunts de fantastique, flamboyants, excessifs – mais qui ne masquaient jamais les émotions humaines dans des histoires très réelles traitant d’amour, de la mort, de sacrifice et de création artistique.
Mais comme un arc en ciel, « The Archers » ne pouvaient pas durer éternellement. Pour Powell, ils ont perdu leur « glorieuse arrogance en 1953», mais leur collaboration n’a pas été dissoute officiellement avant 1957, en désaccord sur leur indépendance face au nouveau visage de la production britannique. Les films, avec leurs créateurs, tombèrent dans l’obscurité et furent quasiment oubliés jusqu’à ce qu’une série de rétrospectives commencent à voir le jour dans les années 70. Leur réputation s’étendit aux Etats-Unis dans les années 80, lorsque l’hyper-enthousiaste Martin Scorsese apporta Le voyeur au Festival du Film de New York où il connu un grand succès critique. Powell devint avec le temps son conseiller aux Etats-Unis et ils restèrent amis à vie. Powell et Pressburger, des réalisateurs qui inspirèrent des géants – Scorsese, Romero, De Palma, Coppola, Spielberg et d’autres – ravivèrent et approfondirent leur amitié jusqu’à la mort d’Emeric en 1988.
The Thief of Bagdad
A Matter of Life and Death
Black Narcissus
The Red Shoes
The Tales of Hoffmann
Peeping Tom
Post Apocalypse
APOCALYPSE YESTERDAY
Parmi les nombreux thèmes du cinéma de science-fiction, il en est un finalement assez peu abordé, celui qui se propose de dépeindre ce que pourrait être notre monde après l’Apocalypse, ce mot étant pris dans le sens d’une extinction de l’espèce humaine consécutive le plus souvent à un conflit nucléaire généralisé. Extinction toute relative, d’ailleurs, puisque les scénaristes des dix films présentés dans cette rétrospective s’imposèrent, lois du spectacle obligent, de laisser traîner par-ci par-là dans les décors de cauchemar quelques rescapés retournés à la barbarie des origines et donc plus sauvagement agressifs que jamais.
Concernant les têtes d’affiches de ces films, outre Harry Belafonte, Mel Gibson, Kurt Russell ou Michel Serrault, on retiendra surtout Charlton Heston et Yul Brynner, et on notera avec intérêt que ces deux stars farouchement antagonistes dans Les Dix Commandements de Cecil B. de Mille en 1956, puis, séparément, grands spécialistes devant l’Eternel de rôles édifiants à connotation biblique (Ben Hur en 1959, pour le premier, Le roi Salomon, la même année, pour le second), se sont admirablement reconvertis au cours des deux décennies suivantes dans l’anticipation pessimiste, l’un, notamment, dans La planète des singes (1968), puis Soleil vert (1973), l’autre dans Mondwest (1973), puis Les rescapés du futur (1976).
Tous les films de cette rétrospective, certes, appartiennent au passé, mais le message implicite ou explicite qu’ils délivrent n’a rien perdu, lui, de son actualité. En substance : « Arrêtons de jouer les apprentis sorciers comme nous en avons pris la déplorable habitude depuis un demi-siècle, d’autant qu’aujourd’hui la catastrophe écologique, la pénurie énergétique et l’hécatombe pandémique se sont ajoutées à la bonne vieille guerre atomique de papa sur la liste, hélas extensible, des causes potentielles d’une apocalypse fraîche et joyeuse.
Jean Alessandrini