THE FOURTH DIMENSION

Que se passe-t-il quand on demande à trois réalisateurs inventifs de donner leur interprétation d’une quatrième dimension qui serait un niveau supérieur de l’existence, à même de transformer la vision du monde de ceux qui en feraient l’expérience?

Dans The Lotus Community Workshop de Harmony Korine (Gummo, Mister Lonely), Val Kilmer est Val Kilmer, un « motivateur » qui professe la bonne parole aux marginaux et aux exclus à L.A. avec la ferveur un peu dingue d’un fondamentaliste new age. Kilmer soulage les souffrances de son auditoire à qui il fait miroiter la vie dans son monde rose bonbon… Le vaisseau mère veille depuis les cieux.

Alexy Fedorchenko (Silent Souls, The Railway), quant à lui, convoque dans Chronoeye un scientifique maussade, qui a inventé un programme à voyager dans le passé lui permettant d’explorer l’Histoire. Mais, capricieuse, sa machine lui joue des tours (ou lui donne une leçon de vie). Puis elle lui rend un fier service en affichant sur son écran un indice de son futur.

Dans Fawns, de Jan Kwiecinski (Cigarette Break, Incident), la Pologne est menacée d’une inondation apocalyptique. Des jeunes, désœuvrés et désillusionnés, s’attardent dans un village évacué et se livrent à des mises à sac dérisoires. Un incident les précipite dans la prise de leurs responsabilités et ils reçoivent un cadeau: lyrique, irréel, d’une intensité presque insupportable. Ils parviennent alors à entrevoir la quatrième dimension du monde…