THE TROUBLE WITH BEING BORN

Une bonne partie du deuxième film de Sandra Wollner est vue à travers le regard d’Elli, préadolescente androïde. L’histoire se déroule dans l’espace de temps où elle « appartient » à deux personnes différentes. On ne sait rien de son passé. Elle est programmée pour répondre aux besoins affectifs de ses propriétaires, liés à la perte passée d’un être cher. Ses souvenirs sont ceux de la personne qu’elle représente et elle n’est pas censée avoir les siens. On la voit d’abord évoluer dans une splendide maison nichée au cœur de la forêt avec un homme plus âgé qu’elle appelle « papa », dont elle partage le temps libre et le lit. Mais un soir, pour des raisons inconnues qui suscitent beaucoup d’interrogations, elle suit une voix mystérieuse qui l’attire dans la forêt.

The Trouble with Being Born est un film formaliste à l’esthétique sublime, qui pose des questions troublantes sur l’identité, la nature du « soi » et la mémoire. Il traite également de la porosité croissante entre ce que nous sommes et les technologies que nous utilisons. Dans un film où les adultes sont tout sauf recommandables, on se prend de sympathie ou on s’inquiète pour une machine certes très avenante mais anthropomorphique, insensible à son propre sort. Elle est un programme, mais on ne le croit pas toujours.