LA NUÉE

Une veuve mère de deux enfants s’efforce de maintenir sa ferme à flot dans un monde agricole en crise. Elle élève des sauterelles comestibles qui, pour l’instant, sont trop petites et ne se reproduisent pas assez pour être rentables. Investie corps et âme dans son travail, elle arrive à joindre les deux bouts mais en oublie ses besoins affectifs et ceux de ses enfants. Quand elle découvre par accident que les sauterelles triplent de taille lorsqu’elles sont nourries de sang, elle se lance dans une quête de productivité quasi-obsessionnelle. De plus en plus isolée, elle tisse une relation de proximité troublante et perverse avec les insectes assoiffés de sang.

Filmée avec une précision saisissante (à la Starship Troopers), la présence croissante des sauterelles crée un climat d’anxiété qui imprègne le film et fait qu’il est difficile de ne pas penser à la calamité agricole qui se produirait si elles venaient à s’échapper…

Suliane Brahim restitue avec brio l’ambiguïté de cette femme courageuse et bien intentionnée, en proie à une ambition destructrice.

Le portrait d’un combat qui tourne mal, accentué par l’horreur entomologique.