A tout juste 25 ans, Steven Spielberg réalise un formidable road-movie, où un banal représentant de commerce doit affronter un camion, redoutable monstre d’acier, dans le désert californien. Le coup de génie du cinéaste, c’est de ne jamais révéler le visage du chauffeur dont on finit par se demander s’il existe seulement. Du coup, Spielberg fait du poids lourd une créature fantastique déshumanisée, symbole d’une époque qui a sacralisé la machine et réduit l’être humain à l’état de pantin privé de libre-arbitre.