La 16e édition du Festival européen du film fantastique de Strasbourg approche, et nous sommes ravis de vous dévoiler les premiers titres de la sélection officielle.
En compétition internationale fantastique, Stéphan Castang viendra présenter son premier long métrage Vincent doit mourir, une comédie noire à la croisée des genres, magnifiquement interprété par Karim Leklou et Vimala Pons, et sélectionné à la Semaine de la critique à Cannes.
Nouveau film après After Blue (Paradis sale), Conann, du mage noir du cinéma français, Bertrand Mandico, entre également dans notre sélection. Variation au féminin de Conan le Barbare, Conann dénonce la sauvagerie de notre époque.
Venu des États-Unis, Falling Stars, de Richard Karpala et Gabriel Bienczycki, suit trois frères qui ont quitté le foyer familial et doivent échapper à la malédiction d’une sorcière. Un road-movie nocturne, qui jette ses personnages sous les étoiles du désert dans l’Ouest américain.
Après Knives and Skin, la réalisatrice américaine Jennifer Reeder revient en compétition avec Perpetrator, un film d’horreur féministe qui célèbre la fougue des adolescentes. On emboîte le pas à une jeune fille qui, après avoir goûté un gâteau magique le jour de ses 18 ans, voit son corps subir des métamorphoses radicales.
La réalisatrice danoise Karoline Lyngbye présentera son premier long métrage, Superposition, où un couple d’urbains, venus s’installer hors de la ville, auront affaire à leurs copies conformes après la disparition mystérieuse de leur fils.
En compétition Crossovers, dédiée aux thrillers, films noirs et autres films de genre hybrides, Mad Fate, du Hongkongais Soi Cheang, propose une comédie mâtinée de surnaturel sur l’inéluctabilité du destin. Elle est portée par l’improbable trio composé d’un voyant fou, d’un psychopathe présumé et d’un détective chevronné, tous trois à la poursuite d’un tueur en série.
Dans The Coffee Table, l’Espagnol Caye Casas met à rude épreuve son protagoniste qui commet l’erreur de sa vie en achetant une table basse pour son salon au moment de la naissance de son premier enfant. Cette comédie noire nous fait osciller du frisson à l’éclat de rire.
Avec #Manhole, le Japonais Kazuyoshi Kumakiri livre un thriller plein de suspens et d’humour noir, dans lequel un jeune homme tombe dans un trou la veille de son mariage et y reste bloqué. À quelques heures de la cérémonie, il dispose d’un seul moyen de communication pour tenter de sortir à temps : les réseaux sociaux.
Dans À l’intérieur, de Vasilis Katsoupis, un cambrioleur d’œuvres d’art (interprété par Willem Dafoe) reste coincé dans un appartement luxueux après avoir déclenché le système de sécurité. Ce thriller bascule vers le film de survie avec, en toile de fond, une réflexion sur la place de l’art dans nos vies.
Enfin, le réalisateur indien Anurag Kashyap revient au festival avec son dernier film, Kennedy, à mi-chemin entre le thriller et le film noir, dans lequel un ex-policier insomniaque et présumé mort continue d’œuvrer pour sa rédemption dans un système corrompu.
Dans la Compétition internationale de films d’animation, le Festival présentera Mon Ami robot, du réalisateur espagnol Pablo Berger, une fable émouvante sur l’amitié. Dans le New York des années 1980, Dog construit, pour échapper à la solitude, un robot qui deviendra son meilleur ami mais qu’il devra, contre son gré, abandonner sur la plage.
Le réalisateur de la première saison de Last Man, Jérémie Périn, reviendra au Festival avec son premier long métrage de science-fiction, Mars Express, qui aborde la question de l’émancipation des robots. Le film suit les enquêtes d’une détective privée obstinée et de son partenaire androïde en l’an 2200. Alors que la Terre est une planète gangrenée par les guerres, la surpopulation et la raréfaction des ressources, l’essor technologique a permis de coloniser des planètes, dont Mars, devenu refuge prospère pour quelques millions de privilégiés.
Dans Sirocco et le royaume des courants d’air de Benoît Chieux, deux sœurs intrépides de 4 et 8 ans découvrent un passage secret vers le royaume des courants d’air, titre de leur livre favori. Elles y affronteront Sirocco, le maître des vents et des tempêtes, tout en essayant de revenir dans le monde réel. Une variation d’Alice aux pays des merveilles, avec une mise en scène qui rappelle souvent le style de Hayao Miyazaki.
Une production hongro-slovaque enfin, White Plastic Sky, de Tibor Bánóczki et Sarolta Szabó, nous propose la vision futuriste d’une Terre confrontée à l’amenuisement des ressources et à la disparition du végétal. Parvenu à l’âge de 50 ans, chaque citoyen est progressivement transformé en arbre afin de préserver l’espèce humaine. Un film d’anticipation écologiste à la mise en scène époustouflante.
Dans la section Midnight movies, Divinity, réalisé par l’Américain Eddie Alcazar et produit par Steven Soderbergh, nous plonge dans un monde où un scientifique a consacré sa vie à la quête de l’immortalité. Il parvient à créer les éléments constitutifs d’un sérum révolutionnaire baptisé Divinity, qui va attirer la convoitise d’une planète aride dont la société a été totalement pervertie par la suprématie de la drogue. Un ovni filmique tourné en pellicule noir et blanc, qui n’est pas sans rappeler l’expérience sensorielle d’un Tetsuo de Shinya Tsukamoto.
Autre ovni filmique venu du Japon : Mad Cats, de Reiki Tsuno. Un jeune homme désœuvré part à la recherche de son frère avec deux comparses et se retrouve à affronter une meute de chats monstrueux et vicieux, déterminés à exécuter des propriétaires d’une animalerie sans scrupules. Amateurs de shotguns, d’arts martiaux et de chats, ce film est pour vous !
Dans les Séances spéciales, deux documentaires. Tout d’abord, Enter The Clones Of Bruce du réalisateur américain David Gregory. Celui-ci nous replonge dans les années qui ont suivi le décès de Bruce Lee et où des studios de cinéma hongkongais ont produits des centaines de biopics non autorisés, de suites, de préquelles, de produits dérivés et d’arnaques mettant en scène une série concurrente de sosies de Lee. Bienvenue dans la « Bruceploitation », où vous ferez connaissance avec Bruce Le, Dragon Lee ou encore Bruce Li.
Ensuite, le documentaire rocambolesque Kim’s Video, de Ashley Sabin et David Redmon. On y suit David, cinéphile et cinéaste des temps modernes, dans une quête donquichottesque pour retrouver la trace de la collection de plus de 55 000 films rares du défunt Kim’s Video, un magasin de location de vidéos emblématique de New York. De la Corée du Sud, où il doit rattraper l’énigmatique M. Kim, à la Sicile, où il s’empêtre dans un réseau de politique locale, David ne recule devant rien pour retrouver la fabuleuse collection de VHS.