WILLIAM FRIEDKIN

William Friedkin a été de ceux qui ont su influer le virage du cinéma américain dans les années 70, qui ont participé à son renouveau, à sa redéfinition. Formé à l’école du documentaire, le cinéaste natif de Chicago a su proposer une nouvelle vision du cinéma, plus directe, plus réaliste ; jusqu’à faire de chacune de ses œuvres précoces un évènement. Dans French Connection, il offre un regard brut et naturaliste sur le métier de flic dans le New York des années 70. Dans L’Exorciste, il terrifie le monde entier en dévoilant une foi impuissante face à la possession d’une enfant. Sorcerer, dont on a souvent dit qu’il sonnait le glas d’une période bénie dans le cinéma américain, est une œuvre virtuose et désespérée qui témoigne, une fois encore, d’un anti-manichéisme forcené. William Friedkin a traversé les époques et les polémiques, s’est essayé au polar, au fantastique ou au film à thèse. Mais son œuvre ne s’est jamais départie de son insolence et de sa fougue. Sa dernière œuvre de fiction en date, Killer Joe, est ainsi un récit aussi minimaliste que sauvage. Il témoigne de la jeunesse, sans cesse renouvelée, d’un réalisateur qui avait pourtant su marquer, dès ses débuts, l’histoire du 7e art.