Cosmos : Alain Chevalier nous dévoile une sélection d’œuvres littéraires

Dans le cadre du partenariat du Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg avec l’exposition Cosmos District, j’ai été amené à préparer une interview sur Radio en construction.

C’était jeudi dernier 3 juin. Pour vous qui aviez autre chose de plus important à faire et qui ne possédez pas une machine à voyager dans le temps, en voici un bref résumé.

D’ailleurs le voyage temporel n’était pas le sujet, mais bien le cosmos dans tous ses états, comme l’imaginait Aristote, avec les étoiles, ses planètes et ses lois de progrès.

L’idée proposée consistait à fournir une courte sélection d’œuvres littéraires sur le sujet en faisant fi de la différence entre la définition propre de l’espace, la zone qui se situe au-delà de l’atmosphère d’une planète et le dit « cosmos » dont j’ai parlé plus haut.

Choix tout à fait arbitraire (et très limité) de ma part, comme de les classer chronologiquement. Il n’est pas question ici de critiquer ou commenter ces textes, seulement de les évoquer.

  • Jules Verne De la terre à la Lune (1865)

Après la fin de la guerre de Sécession, une association d’artilleurs et de scientifiques liés à l’industrie militaire, propulse sur la Lune un obus et ses trois passagers.

  • Herbert George Wells Les premiers hommes dans la Lune (1901)

Un savant enduit sa capsule spatiale d’une substance, la cavorite, pour annuler les effets de la gravité et voyager jusque sur la Lune où il rencontrera les Sélénites, ses habitants.

Dans ces deux histoires, ces deux « pères » de la science-fiction moderne, trouvent un moyen, chacun à sa manière, de s’affranchir de l’attraction terrestre. Notez toutefois que bien avant eux, en 1726, Jonathan Swift dans Les voyages de Gulliver,  parlait d’antigravitation avec l’île volante de Laputa.

Pour continuer et progresser dans le temps, voici des auteurs et leurs textes plus récents ou l’on rencontre quelques dangers du cosmos quand on voyage dans l’espace.

Avec Quand les ténèbres viendront, en 1941, Isaac Asimov nous décrit un monde sans nuit, toujours éclairé par son astre tutélaire. Sauf que, la nuit finit toujours par arriver.

En 1968, Arthur C. Clarke, grand vulgarisateur, écrit conjointement avec Stanley Kubrick le scénario du film et le roman 2001, l’odyssée de l’espace.

L’histoire est un mélange de deux nouvelles de Clarke, La sentinelle (1948) où une balise extraterrestre est déposée sur la lune.  Et, À l’aube de l’histoire, (1954). Un cristal d’origine extraterrestre qui fait naître l’intelligence chez l’homme préhistorique.

Le roman est plus compréhensible que le film et je recommande de lire la suite, 2010, odyssée 2 (1983) également adaptée au cinéma.

Vous me direz, où est le lien avec le cosmos ? Simplement la notion de cosmos, en particulier pour Aristote, comprend ses lois et en particulier son origine, son point de départ. L’univers a-t-il un début ? Une fin ? Sans citer Dieu, Aristote pose la question du mouvement initial et de toutes les lois du cosmos qui en découlent. Si c’est le big bang de quoi est-il né ?

Dans un genre de danger différent, mais inhérent aux lois du cosmos est la syzygie. Si Michael G. Coney est moins connu que les deux précédents, son roman, éponyme au terme désignant un alignement d’au moins trois planètes (1992) est assez angoissant pour faire réfléchir les candidats à la colonisation d’une nouvelle planète.

  • Joe Haldeman : La guerre éternelle (1974)

En dehors de la stupidité même de la guerre qui repose parfois sur un malentendu, l’intérêt est d’anticiper les lois du cosmos et en particulier la relativité. L’ennemi a certes les mêmes soucis, mais d’une confrontation à l’autre les armes ont évoluées. Quant à vos relations personnelles…

  • Colin Marchika  Les gardiens d’alpha deux (2006)

Un mathématicien découvre un espace parallèle. S’y aventurer permet enfin aux hommes de naviguer entre les étoiles sans plus tenir compte de la barrière imposée par la vitesse de la lumière. Mais le passage est dangereux.

La vitesse pour voyager dans l’espace sur d’infinies distances reste une problématique constante de la conquête de l’espace. Les auteurs de science-fiction ont imaginé ou utilisé tout un tas de moyens comme l’hyperespace, les dimensions parallèles, les trous de ver, les planètes portail…

  • Jack McDevitt  Deepsix (2007)

Un monde errant va traverser le système stellaire et pulvériser la planète Maleiva (Deepsix). Un risque cosmique probable et dramatique pour la Terre et très relatif pour une planète supposée vierge. Sauf que les vestiges d’une civilisation viennent d’être découverts sur Deepsix !

  • Pierre Bordage et Alain Grousset Gigante, Au nom du père/Gigante, Au nom du fils. (2013)

Gigante est une planète hors normes en taille. Des années, voire une vie pour relier une ville à l’autre. Une anomalie cosmique ici, plutôt qu’un danger. Comme Majipoor de Robert Silverberg ou Big Planet de Jack Vance, Gigante ne répond pas aux relations entre sa taille, sa masse et sa gravité. Cependant, elle offre la possibilité de voyager instantanément d’un point à l’autre sur des flux électriques aléatoires ou réguliers. Le cosmos réserve bien des surprises.

Pour terminer, un livre qui n’est pas un roman :

  • Stephen Hawking Une belle histoire du temps, (2005)

Quand on aime la SF, on aime l’espace et le cosmos. Pour se familiariser avec toutes les lois de l’univers, rien de mieux qu’un spécialiste

En guise de conclusion, je suis persuadé que la conquête de l’espace et l’exploration du cosmos et la compréhension de ses lois sont l’avenir de la Terre et de ses habitants.

Mais je citerais François Mauriac (1885 / 1952) :

Il ne sert de rien à l’homme de gagner la Lune s’il vient à perdre la Terre.