L’apocalypse peut prendre mille visages. Rassurez-vous, nous n’y sommes pas. Le Festival de film fantastique de Strasbourg aura bien lieu en septembre prochain et nous cantonnerons les visions apocalyptiques et les idées de survivalisme au grand écran. Mais pour rester dans le ton et occuper ces longues journées (et nuits) de confinement, nous vous proposons de jeter un œil à ces quelques titres évocateurs :
Le Monde, la chair et le diable – Ranald McDougall
L’un des premiers films post-apocalyptiques qui assume pleinement la peur de la bombe H et d’un avenir dévasté. Sa grande qualité tient au fait de transposer des problématiques d’époque (comme la ségrégation raciale, la vision du couple) dans le monde d’après. Une curiosité qui permet de comprendre comment la fin des temps s’envisageait en 1959…
La Route – John Hillcoat
Le réalisateur australien s’empare d’un roman de Cormac McCarthy et met en scène un monde dévasté, exsangue. Dans le chemin de croix de Viggo Mortensen, toutes les sensations sont exacerbées. Hillcoat, cinéaste rare et absolument brillant, réussit son pari et se montre à la hauteur d’une œuvre littéraire monumentale.
Light of My Life – Casey Affleck
En principe, le film devrait sortir en France ces prochaines semaines. Et si vous n’êtes pas dégoutés de la solitude, vous pourrez bientôt découvrir en salle un film post apocalyptique intimiste, à hauteur de comédien. Second long-métrage de l’acteur oscarisé Casey Affleck, cette projection dans un monde dépourvu de femmes est étonnement juste et sensible, tout autant qu’anxiogène.
La Jetée – Chris Marker / L’Armée des douze singes – Terry Gilliam
Un homme assiste à une mort, dans un aéroport, comme une boucle reprise sans fin au fil d’une succession de photos. Chris Marker, cinéaste visionnaire, touche-à-tout absolu, nous offre une réflexion mélancolique sur le temps et le regard. Terry Gilliam reprendra (et développera) l’idée dans L’Armée des douze singes. Ce que le film perdra de poésie, il le gagnera sur le terrain de l’angoisse et du suspense. Deux œuvres miroirs à revoir et à comparer.
Terminus – Pierre William Glenn
Quelques mots jetés en vrac vont suffir à susciter votre curiosité. Johnny Hallyday, cheveux peroxydés dans une variation frenchie de Mad Max avec Karen Allen, la Marion Ravenwood des Aventuriers de l’arche perdue. Vous y êtes ? Pierre William Glenn, brillant directeur de la photographie, ne pourra pas se voir reprocher son manque d’ambition. Pour le reste, on vous laisse vous faire votre idée…