On a coutume de dire que la France n’est pas le pays du fantastique cinématographique et force est de constater que nous nourrissons une relation ambiguë avec le cinéma de genre.
Pourtant, du pionnier du cinéma au début du siècle dernier, Georges Méliès, au film Titane auréolé de la Palme d’or à Cannes en 2021, la France peut se targuer d’une production de films de genre très éclectique.
La rétrospective « French Touch » propose un voyage à travers le cinéma de genre français, depuis les classiques des années 1950, tels que La Beauté du Diable de René Clair et son délicieux Méphisto incarné par Michel Simon, au Pacte des loups de Christophe Gans en version restaurée, qui reste aujourd’hui le mètre étalon d’un succès de film de genre au box office hexagonal avec plus de 5 millions d’entrées, tout en montrant des œuvres singulières réalisées par des francs-tireurs tels que Jean Rollin, Jean-Pierre Mocky, Serge Leroy, Jérôme Boivin ou encore le duo Jeunet-Caro avec la version restaurée de La Cité des enfants perdus diffusée en première mondiale.

Friedrich Wilhelm Murnau a tourné Nosferatu entre le mois d’août et le mois d’octobre 1921 et le film fera sa première à Berlin en mars 1922.
Considéré comme l’un des chefs-d’œuvre du cinéma expressionniste allemand et du cinéma muet, il est aussi la première adaptation cinématographique du Dracula de Bram Stoker.
Pour célébrer comme il se doit cet anniversaire, nous proposons de redécouvrir le film original avec une mise en musique en Live lors d’un cinémix, mais de revoir également sur grand écran deux autres adaptations du roman, celle de Werner Herzog, remake fidèle du film de Murnau avec Klaus Kinski succédant à Max Schreck dans le rôle du vampire, et celle de Francis Ford Coppola, sans doute l’adaptation la plus spectaculaire réalisée à ce jour.

Point d’orgue du festival, la Nuit excentrique revient avec un cocktail explosif des pires films issus des collections de la très estimable Cinémathèque française !
Au programme cette année : une comédie naturiste française des années 1950 qui s’essaye maladroitement à la satire politique, un film de vampire érotique dans lequel « Dracula » est tenancier d’un night-club à Hollywood et un film d’arts martiaux hongkongais dans lequel un pratiquant du Kung-fu emploie un chapeau-guillotine pour décapiter ses adversaires.
Tout cela bien évidemment en version française et en copie argentique 35 mm, agrémenté de deux programmes de bandes annonces et d’un petit déjeuner servi à l’aube pour vous remettre de vos émotions.